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Les "moblots"


Photo : Le Berliet PLB des Moblots.


Souvent confondue avec les Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) de la police nationale, la gendarmerie mobile (“la jaune”) possède un savoir-faire et des compétences spécifiques pour faire face aux troubles à l’ordre public. Un haut niveau de professionnalisme caractérise ces deux services dont les missions sont effectivement similaires.


Les escadrons de gendarmerie mobile (EGM) ont pour missions l’ordre public et la sécurité générale du pays. Leur objectif est le maintien et le rétablissement de l’ordre, mais qui ne représentent en réalité qu’environ 10% de leur travail, du fait du calme qui règne sur le territoire la majeure partie de l’année.


Lors des événements nationaux comme les manifestations, les défilés ou sommets internationaux et les cérémonies commémoratives, les escadrons de gendarmerie mobile réalisent de nombreux services d’ordre : fouilles, contrôles d’identités, battues, etc.


Pendant les vacances, les gendarmes mobiles sont saisonniers dans les territoires (villes balnéaires, etc.) qui connaissent une forte augmentation de la population et donc, des risques accrus (régulation des flux de personnes, rétablissement de l’ordre en cas de violences, etc.).


Si la situation le demande, ils interviennent pour faire régner l’ordre : arrestations de casseurs, arrêt des festivités, recherche d’individus dangereux, etc.


Le gendarme mobile peut intégrer un peloton d’intervention (qui est une unité spécialisée) en charge de neutraliser les individus dangereux comme les forcenés ou les terroristes. Il peut aussi se spécialiser dans le pilotage de véhicules blindés, utilisés pour déblayer des obstacles fixes lors de manifestations publiques (véhicules, murs de fortune en parpaing, etc.).


En dehors de ses missions d’ordre public, la gendarmerie mobile intervient souvent pour renforcer les actions de la gendarmerie départementale. Par exemple, le gendarme mobile peut être amené à participer à des enquêtes judiciaires (dispositifs de bouclage, arrestations, recherches).


Il réalise aussi des patrouilles dans les quartiers sensibles ou aux abords des stades pendant les matchs. De plus, le gendarme mobile peut être beaucoup plus statique que son nom ne l’indique. En effet, il effectue des missions de surveillance aux sorties de lieux sensibles comme les lieux de culte, les ambassades étrangères de France ou les gares.


« La jaune » réalise de nombreuses missions de protection. Par exemple, le gendarme mobile peut être en charge, avec son escadron, de l’escorte de personnalités publiques (préfet, ministre, juge etc) dont il faut assurer la sécurité.


Les gendarmes mobiles assurent également l’ordre public dans les départements, territoires d’outre-mer et collectivités territoriales (les CRS ne s’y déplacent pas).


À l’étranger, les EGM participent à la protection des ambassades françaises. Ils remplissent des missions de maintien de l’ordre au sein des forces armées françaises déployées dans le cadre des OPérations EXtérieures (OPEX).


Il existe aussi un Groupement Blindé de Gendarmerie Mobile (GBGM). Situé à Versailles-Satory, il assure des missions nationales en plus des missions classiques de la gendarmerie mobile : emploi de blindés, protection et lutte NRBC (Nucléaire, Radiologique, Bactériologique et Chimique) etc.


Pour des interventions importantes de sécurité générale, les escadrons sont regroupés en Groupements Opérationnels de Maintien de l’Ordre (GOMO). Ils agissent sous les ordres d’un officier supérieur commandant de groupement qui dispose d’un état-major pour l’assister.


De par la nature de son travail, le gendarme mobile travaille en escadron. Cela implique qu’il joue en permanence le rôle de bouclier pour ses partenaires de terrain, et inversement. Cette solidarité est une caractéristique des « moblots ».


Le gendarme mobile est également fréquemment en lien avec les autres services de sécurité publique : gendarmerie départementale, police nationale, pompiers, police de l’air, police des frontières et des ports, etc.


La profession compte presque uniquement des hommes mais il est tout à fait possible pour une femme de faire ce métier (intégration des sous-officiers féminins dans les escadrons de gendarmerie mobile depuis 2016).


. Tenue et équipement : veste avec des galons dorés qui expliquent que la gendarmerie mobile soit surnommée « la jaune », chaussures de sécurité, casque, t-shirt, pantalon, jambières.


Du côté des équipements, les interventions souvent musclées sur lesquelles interviennent les gendarmes mobiles nécessitent l’usage d’un masque à gaz, d’un bouclier, d’une matraque et parfois de bombes lacrymogènes.


. Qualité essentielles / compétences requises : pour devenir gendarme mobile, il faut être professionnel, disponible, adaptable et adepte des déplacements. Le « moblot » passe beaucoup de temps en extérieur sur tout le territoire français et parfois à l’étranger. Il doit donc être endurant et capable de quitter à tout moment son domicile. Il doit également pouvoir faire face à des situations extrêmement difficiles (émeutes, débordements civils, violences urbaines, etc), ce qui lui demande un niveau technique élevé. Enfin, le gendarme mobile possède un fort esprit militaire (cohésion et vie en communauté).


Le sous-officier de la gendarmerie nationale doit impérativement être détenteur du permis B ou militaire « véhicules légers » s’il souhaite être affecté dans un service.


. Débouchés, recrutement, où exercer : à la fin de sa formation en école de gendarme nationale, l’élève gendarme peut intégrer l’un des 123 escadrons ou unité spécialisée dans les missions de sécurité ou de soutien répartis en 7 légions de gendarmerie mobile : la légion de gendarmerie mobile d’Ile-de-France (LGMIF, Maisons-Alfort), la 2ème LGM (Bordeaux), la 3ème LGM (Rennes), la 5ème LGM (Lyon), la 6ème LGM (Marseille), la 7ème LGM (Metz) et la 9ème LGM (Villeneuve d’Asq – Lille).


Il peut également rejoindre le Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN) ou une antenne GIGN (AGIGN) qui font partie de la gendarmerie mobile.


Si le candidat répond à toutes les exigences du métier à la sortie de sa formation en école de la gendarmerie nationale, il est assuré d’obtenir un poste rapidement en gendarmerie mobile.


. Horaires et durée de travail : les conditions de travail du gendarme mobile l’amènent à se déplacer plus de 200 jours par an, partout en France (DOM-TOM inclus) et parfois à l’étranger. Les préavis de déplacements peuvent être très courts. Comme tous les gendarmes, le « moblot » peut travailler en fin de semaine (samedi et dimanche) et les jours fériés. Leur présence est renforcée en fonction des événements qui interviennent sur le territoire : manifestations, grèves, violences urbaines, etc.


Photo : LE Berliet PLB des Moblots.

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